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Blog Littérature
Date de création :
02.09.2007
Dernière mise à jour :
11.11.2007

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· LE COMBAT DE MA VIE tome 1(la naissance)
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LE COMBAT DE MA VIE tome 1(la naissance)

LE COMBAT DE MA VIE tome 1(la naissance)

Publié le 02/09/2007 à 12:00 par webebe
[Chapitre 1 : Le rêve

Tout à coup dans le silence de la nuit, AMA poussa un grand cri. GEPA, profondément endormi, se réveilla en sursaut.
o Qu’est-ce qui se passe ? s’écria-t-il en allumant la lumière.
Une clarté soudaine inonda la chambre, en montrant à GEPA sa compagne qui dormait toujours. Il la tapota doucement et elle ouvrit les yeux. Il lui dit :
o Tu as poussé un grand cri qui m’a fait très peur. Que t’arrive-t-il ?
Elle s’assit sur le lit, resta silencieuse un instant, comme pour se remettre d’un étourdissement, et répondit :
o Je rêvais que j’étais morte. J’étais étendue sur un brancard : le monsieur qui s’occupait de moi me laissa, prit un bébé des bras d’une femme qui venait d’entrer et me le présenta en disant : « Embrasse ton petit garçon, car tu vas partir pour toujours et tu ne le reverras plus. » C’est lorsque j’ai pris mon enfant dans mes bras que j’ai commencé à pleurer en criant.
GEPA la fixa longuement d’un air étrange dans les yeux et lui dit :
o Tu vois bien que tu n’es pas morte. D’ailleurs, tu es toujours enceinte, l’accouchement aura lieu dans un mois et demi environ. Tu as fait un cauchemar. Essaie de t’endormir maintenant.
o Peux-tu aller me chercher un peu d’eau, s’il te plaît ? J’ai soif.
Il sortit de la chambre, alla prendre au robinet un peu d’eau qu’il lui rapporta. Elle but à petites gorgées sous le regard songeur de GEPA. Quand elle finit, elle lui donna le verre vide et se recoucha. GEPA ne sortit pas du lit, il se tourna, posa le verre sur la table de chevet, éteignit la lumière et s’allongea à côté d’elle.
Il lui dit :
o Essaie de dormir et pense plutôt à demain. Étant donné que nous serons le 23, je voulais à l’occasion de mes 26 ans t’emmener manger un bon « KEDJENOU » de poulet ou du « PỆPÊ SOUPE » de poisson dans un nouveau « maquis » de la place. Mais avec « ton gros ventre de vache enceinte », je ne peux pas t’exhiber ainsi. Je suis donc en train de me demander ce que nous allons faire pour fêter mon anniversaire. Je ferai peut-être mieux de le fêter avec une autre fille plus intelligente que toi.
AMA ne fit pas attention à sa réflexion. En effet, depuis qu’elle était au courant de sa grossesse et l’avait rapporté à son ami, il la gavait quotidiennement d’insultes et de paroles méchantes. Il lui découvrait subitement des défauts qu’il n’avait jamais manifestés auparavant. Le drame est que, le faisant, il ne se préoccupait aucunement des conséquences de son état psychologique sur la santé de l’enfant qu’elle portait. D’ailleurs, son plus grand souhait était que cet enfant ne naisse jamais. Pour la frustrer, il n’avait pas besoin qu’elle lui réponde : le seul fait qu’il se sente écouté par elle lui suffisait amplement. Habituée à cette avalanche d’injures et de propos condescendants, AMA se forgeait une carapace pour ne pas en souffrir. Elle fit semblant de ronfler en fermant les yeux.
Ne se sentant pas écouté, GEPA cessa de parler. Il se mit à réfléchir à ce rêve étrange. Il se fichait pas mal que ce soit une fille ou un garçon. Il ne voulait même pas gâcher son sommeil à penser à cette grossesse et finit par s’endormir.
Il fut encore réveillé par un cri de sa compagne. Cette fois, visiblement ennuyé, sans se lever, sa voix nettement agacée tonna dans le noir :
o Oh là ! là ! Qu’est-ce que tu as encore ? Vas-tu me laisser dormir avec tes rêves bizarres ?
o Non, j’ai mal au ventre.
o Quoi ? dit-il en se levant d’un bond, en appuyant sur l’interrupteur. Où as-tu mal, à l’estomac ? lui demanda-t-il, comme s’il voulait éviter d’entendre la vérité.
o Non ! J’ai mal au bas-ventre et je sens le bébé bouger. Je crois qu’il faut que tu ailles appeler ma maman.
Sans se le faire répéter, GEPA sortit de la chambre. Il traversa la cour, s’arrêta devant une grande fenêtre et frappa très fort.
Une voix perçante et tonitruante demanda :
o Qui est-ce ?
o Maman, c’est moi GEPA. AMA t’appelle, car elle a mal au ventre.
Quelques minutes passèrent, puis on entendit une porte s’ouvrir. Une seconde plus tard, une clé tourna dans une serrure, puis la lourde porte du salon s’ouvrit sur une femme, l’air un peu affolé.
Elle franchit le pas de la porte en trombe, passa devant le jeune homme. C’est tout juste si elle ne le bouscula pas. Elle marchait d’un pas tellement rapide qu’elle semblait courir. Elle faillit renverser un seau d’eau sur son passage, qu’elle évita en faisant un bond à la dernière minute. GEPA n’en croyait pas ses yeux. Il faut signaler que Maman ABOURÉ était une femme corpulente. Elle était essoufflée en entrant dans la chambre de sa fille.
o Qu’est-ce que tu as ? demanda-t-elle, effrayée.
o J’ai mal au ventre.
o Mais tu n’es qu’à sept mois et demi de grossesse ou un peu plus. J’espère que ce n’est qu’une fausse alerte. Toutefois, pour plus de précaution, nous irons à la maternité pour une consultation. Habille-toi, je vais prendre quelques affaires pour le bébé et on y va.
Quelques instants plus tard, ils se mirent tous les trois en route pour la maternité, GEPA en avant marchant d’un pas alerte, AMA et sa mère en arrière essayaient de suivre ses pas. Fort heureusement, la maternité du quartier KOUMASSI était à moins de dix minutes de marche de la cité SICOGI où ils vivaient tous. Á cette heure de la nuit, les rues étaient désertes : seuls quelques taxi-compteurs déchiraient de façon sporadique le silence de la nuit. Arrivés à l’entrée de la formation sanitaire, ils saluèrent les gardiens qui étaient assis autour d’une « POPOTE » sur lequel bouillait l’eau dans une cafetière. Une bonne odeur de citronnelle se dégageait de la cafetière. Ces derniers, ayant pris la mesure de la situation à la vue d’AMA, se contentèrent de leur indiquer l’emplacement de la maternité. Dans cette partie de l’hôpital, ils ne trouvèrent personne pour les accueillir. AMA, GEPA et Maman ABOURÉ entrèrent dans la salle d’attente vide. GEPA posa la valise à même sol et s’assit sur l’un des bancs, tandis qu’AMA et sa maman poussaient la porte d’entrée de la salle d’accouchement. Elles ne trouvèrent personne là non plus. Elles virent une lumière filtrer à travers une porte au fond d’un long couloir.
La maman d’AMA la raccompagna dans la salle d’attente auprès de GEPA et revint sur ses pas. Elle longea encore le couloir : arrivée devant la porte d’où venait la lumière, elle tambourina du poing. Il n’y eut aucune réponse. Elle entrouvrit tout doucement la porte et vit la sage-femme profondément endormie sur un petit lit, elle ronflait. Elle retourna sur ses pas jusqu’à l’entrée du couloir, frappa très fort sur la porte, puis ensuite dans ses mains en hurlant en même temps : « CO, CO, CO….. Est-ce qu’il y a quelqu’un ? » Cette fois, elle eut une réponse :
o J’arrive, je suis occupée. Je serai à vous dans quelques minutes. Allez vous asseoir sur les bancs, je finis et je m’occupe de vous, cria la sage-femme brusquement arrachée à son sommeil.
En souriant, la maman d’AMA retourna près de sa fille.
Trente minutes plus tard, la sage-femme vint, s’adressa à AMA sans dire bonjour :
o Lève-toi et suis-moi !
La maman d’AMA se leva pour aider sa fille, mais la sage-femme l’en empêcha :
o Vous ne pouvez pas entrer avec elle, restez-là ! Je vais d’abord l’examiner et je viendrai vous rendre compte.
AMA se leva péniblement et suivit la sage-femme. Dans la salle d’accouchement, elle lui dit :
o Déshabille-toi ! Monte sur la table et mets ta tête de ce côté.
AMA enleva ses vêtements et, avec beaucoup de difficultés, monta sur la table.
Dans son état, elle aurait souhaité que la sage-femme l’aide, mais cette dernière ne remarqua même pas ses efforts ou fit semblant de ne pas la voir peiner pour exécuter ses ordres. Elle était en colère, car on l’avait arrachée à son sommeil.
Sans un autre regard pour AMA, elle ouvrit la porte au fond du couloir et disparut.
AMA avait mal, très mal. Elle ressentait l’effet d’une forte pression exercée sur son bas-ventre comme pour la déchirer. Elle caressa son ventre comme si ce frôlement de sa main sur sa peau pouvait apaiser la douleur qui lui lacérait le bas-ventre sans relâche. Elle s’assit, serra les dents en appuyant de toutes ses forces sur la table, elle cherchait la position qui pouvait soulager son mal, mais en vain.
Au bout d’une vingtaine de minutes qui lui semblèrent durer une éternité, la sage-femme revint en marchant lentement. Visiblement, elle n’avait cure du calvaire que vivait AMA. L’habitude des accouchements en était probablement la raison, se disait AMA, ou alors elle était méchante. En tout état de cause, les déformations du visage, reflet de la douleur qu’AMA ressentait, ne suffisaient pas à accélérer le service de la sage-femme.
En effet, elle prenait tout son temps en marchant comme si elle était à un concours de « Miss AWOULABA ». Le concours de « Miss AWOULABA » est le choix de la plus belle femme africaine selon les critères de beauté ivoiriens : une femme aux biens gros mollets droits, au bassin bien galbé, les fesses bien fournies (grosses), le tronc mince, au cou strié, aux traits fins avec un nez droit, aux grands yeux, au regard charmeur, au sourire large et franc qui laisse paraître des dents blanches et bien rangées comme des grains sur un épi de maïs.
Pendant ce concours, la femme défile devant un jury en avançant lentement en pas rythmés, souples, cadencés et gracieux en harmonie avec son corps.
La sage-femme fixa AMA droit dans les yeux sans ouvrir la bouche, saisit un gant qu’elle enfila, prit son matériel et s’approcha de la table. Elle lui adressa la parole en l’interrogeant :
o Où est ton carnet de maternité ? interrogea-t-elle.
o Dans le sac que tient ma mère, répondit AMA.
La sage-femme la regarda avec un air de reproche, sortit de la pièce, revint un instant plus tard avec le carnet. Elle l’ouvrit devant AMA, feuilleta les pages et, étonnée par les informations qu’il contenait, demanda :
o Mais tu n’es pas à neuf mois de grossesse ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
o J’ai mal au ventre.
o Depuis quand ?
o Cela fait environ trois heures maintenant.
o Bon ! Je vais t’examiner, mais je pense que c’est une fausse alerte, cela arrive aux primipares.
AMA la regardait, car elle ne comprenait pas le sens du dernier mot qu’elle entendait pour la première fois. La sage-femme s’en aperçut et lui expliqua :
o « Primipare » veut dire première naissance.
Puis elle prit sa tension, son pouls, écouta le rythme cardiaque du bébé et lui dit :
o Je vais voir le col de l’utérus, pour m’assurer que tout va bien.
Tout à coup, AMA n’avait plus mal. La douleur avait disparu comme par enchantement. Elle regardait le visage de la dame qui l’auscultait. Elle la vit froncer les sourcils :
o Que se passe-t-il ? demanda-t-elle soucieuse.
o Non, rien ! lui répondit la sage-femme. Je vais simplement à nouveau vérifier le rythme cardiaque de ton enfant.
Elle écouta les battements du cœur du bébé, posa ses instruments, enleva son gant, vint s’asseoir près d’AMA. Elle lui parla lentement d’une voix douce et semblait ne plus lui en vouloir d’avoir interrompu son sommeil. Et elle se mit à la vouvoyer:
o Vous avez un début de travail, c’est-à-dire que vous allez accoucher d’un moment à l’autre. Vous êtes proche de la dilation, votre col commence à s’ouvrir, il laisse passer deux doigts. Comment vous sentez-vous en ce moment ?
o Je n’ai plus mal.
o Habitez-vous loin d’ici ?
o Non juste à côté, non loin de la première rue à droite. Je crois qu’en fin de compte, maman avait raison de me faire venir ici.
o Je vous conseille de repartir à la maison, de vous munir de tout le nécessaire et de revenir.
AMA se leva, s’habilla, sortit de la salle et revint dans la grande pièce où l’attendaient avec un air soucieux sa mère et son copain. Elle leur fit le compte rendu de son état. Mais au fur et à mesure qu’elle parlait, elle remarquait que son compagnon rongeait ses doigts. AMA connaissait très bien GEPA Ils avaient grandi ensemble dans le même quartier. AMA savait que, lorsque GEPA adoptait cette attitude, cela signifiait qu’il était embarrassé ou qu’il avait peur.
Elle s’approcha de lui et demanda :
o Qu’est-ce que tu as ?
o Oh ! Je n’ai rien.
o Venez ! Allons vite à la maison, dit la maman d’AMA.
Les deux femmes sortirent, suivies de GEPA qui tenait la valise. Au fur et à mesure qu’elles avançaient, AMA remarquait que GEPA ralentissait son allure, ce qui contribuait à les éloigner de lui. AMA chemina un instant à côté de sa maman, puis elle fit de plus petits pas dans l’intention d’être à la hauteur de GEPA. Elle lui cria :
o GEPA, accélère ta marche !
o J’arrive, je suis derrière vous, va vite te préparer avant que la douleur reprenne.
Maman ABOURÉ ne tarda pas à se rendre compte de l’écart entre elle et les deux fiancés. Elle leur cria :
o Hé vous deux, dépêchez-vous.
AMA ne dit plus rien et revint près de sa maman.
En arrivant à la maison, elles furent accueillies par toute la famille car, depuis leur départ, tout le monde s’était réveillé. Ils attendaient le retour de GEPA ou de Maman ABOURÉ, afin d’avoir des nouvelles et de décider s’il y avait lieu de se rendre à la maternité.
Lorsqu’ils les virent revenir tous trois aussi vite qu’ils étaient partis, ils posèrent presque tous la même question :
o Que se passe-t-il ?
o Je suis venue prendre le nécessaire, car le travail a commencé, bien que je ne sois pas à terme.
Quelqu’un donna un tabouret à AMA, afin qu’elle puisse s’asseoir. Pendant ce temps, sa maman entra dans la chambre, prit quelques affaires pour sa fille et quelques vêtements du bébé qu’elle rangea dans une petite valise. Elle prit également un pot prévu pour le placenta, destiné à un enfouissement par un parent très proche tel que la maman, seul moyen de le tenir hors de portée de quelque personne mal intentionnée. Cette attitude est conforme à une croyance de certains peuples d’Afrique noire selon laquelle, dans le placenta se trouve toute la puissance de l’enfant. Or, si une personne malveillante s’en empare, il lui sera facile de s’en servir pour jeter des sorts à l’enfant dans le but de le rendre malade, fou ou de le manipuler à sa guise en l’initiant à la pratique de la sorcellerie. En effet, pour les Africains, la personne humaine ne se résume pas aux trois composantes de la personnalité que sont l’âme, le corps et l’esprit. L’individu ne peut être limité au corps visible, parce que la personnalité développe un champ énergétique qui déborde les frontières du corps. Ainsi, tout objet ayant appartenu à quelqu’un n’en est qu’apparemment séparé, c’est-à-dire qu’il est sous son influx vital. De façon subséquente, toute personne qui détient un objet propre à une personne possède un peu de cette énergie. Dans le cas du nouveau né, le placenta l’ayant abrité jusqu’à sa vie terrestre garde une partie de lui et peut donc servir de canal pour l’atteindre mystiquement. Maman ABOURÉ mit le pot dans un seau, le recouvrit d’un vieux vêtement.
Pendant que sa maman faisait sa valise, AMA était restée assise dans la cour, entourée de ses frères et sœurs. Ils lui racontaient des histoires pour détendre l’atmosphère.
Maman ABOURÉ, après avoir pris le nécessaire, sortit de la chambre et appela quelqu’un pour sortir la valise. On la posa devant AMA.
o Regarde si je n’ai rien oublié, lui demanda sa mère.
Du bout des doigts, elle souleva délicatement quelques vêtements sous le regard interrogateur de sa maman et dit :
o Oui, tu as pris l’essentiel. D’ailleurs, je te fais confiance, parce que tu es bien mieux placée que moi pour savoir ce qui est nécessaire dans ces instants. Nous pouvons partir maintenant.[/SIZE][/SIZE]

:: Les commentaires des internautes ::

Paulette le 26/09/2007
Je vous félicite madame, d' avoir dépeint la souffrance endurée par de nombreuses femmes à travers le monde.
Tous mes encouragements.


Paulette le 26/09/2007
Je vous félicite madame, d' avoir dépeint la souffrance endurée par de nombreuses femmes à travers le monde.
Tous mes encouragements.


Paulette le 26/09/2007
Je vous félicite madame, d' avoir dépeint la souffrance endurée par de nombreuses femmes à travers le monde.
Tous mes encouragements.